Henri QUEUILLE et la résistance :

Retiré à Neuvic, Queuille crée une entreprise de fabrication de charbon de bois destinée à alimenter les gazogènes qui devaient être largement utilisés pendant l’occupation, en raison du rationnement de l’essence.



En sa qualité de ministre de l’Agriculture, il s’était déjà intéressé à ce mode d’utilisation du charbon de bois, avant la guerre. Il refuse toute caution au régime de Vichy qui prononce, le 16 juillet 1941, sa révocation de maire de Neuvic. Son fils Pierre, engagé dès 1941 dans la Résistance avec ses amis Bob Lencerment et Fred Scamaroni, facilite les contacts avec Londres. Hettier de Boislambert lui rend visite à Neuvic et l’informe que le Général de Gaulle souhaiterait qu’il le rejoigne. Le Général attachait du prix au ravitaillement de cet ancien ministre expérimenté, proche d’Herriot et dont les convictions républicaines étaient indiscutables ; Queuille accepte. Le transport par avion vers l’Angleterre s’avère très difficile en raison de la surveillance constante dont il est l’objet de la part des autorités de Vichy. Après l’échec d’une première tentative, il réussit, en avril 1943, à gagner Londres. Madame Queuille reste seule à Neuvic et réussit à échapper à la surveillance de la police allemande en se réfugiant, avec ses petits-enfants, dans un hameau du plateau de Millevaches.



Dès son arrivée, à la demande du Général de Gaulle, Queuille lance au micro de la B.B.C. un appel aux Paysans de France, auprès desquels son crédit est grand. Le Général lui confie la présidence de la Commission du débarquement qui est chargée de mettre au point les mesures à prendre dès la libération du territoire national. En novembre 1943, Henri Queuille est nommé Commissaire d’Etat au Comité de Libération nationale. En juin 1944, il devient ministre d’Etat du premier Gouvernement provisoire pendant les absences de Général, en particulier en août 1944, lorsque ce dernier quitta Alger pour la France, lors de la Libération de Paris. Ces hautes fonctions attestent l’estime que le Chef de la France Libre lui portait.


Dès son retour à Paris avec le Gouvernement provisoire, début septembre 1944, Queuille demande au Général de Gaulle de lui rendre la liberté et se retire à Neuvic. Le Général de Gaulle exprime « son profond regret » et ajoute : « Vous avez apporté sans réserve au Gouvernement, dans les moments difficiles, le concours précieux de votre haute expérience et de votre patriotisme éclairé ».

Sources : Plaquette initiée par l’association « Amitiés Henri Queuille »
Disponible au Musée Départemental de la Résistance Henri Queuille

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